vendredi 1 janvier 2016

dimanche 3 mai 2015

La vie en rose

Nous devons cet hymne à l'amour, connu de tous et repris par de nombreux artistes, à l'immense Edith Piaf, petite bonne femme - dont l'habit de scène préféré reste la petite robe noire - qui est célébrée à la Bibliothèque Nationale de France à l'occasion du centenaire de sa naissance.

Je n'ai pas visité cette exposition, mais mon œil a été attiré par cette photo (que j'ai scanné d'où la qualité médiocre) parue dans le "Magazine - Le parisien" du 20 mars 2015 et je me suis dit que la vie doit paraître plus rose lorsqu'on habite dans un lieu pareil.

En fouillant dans un stock de photos découpées dans des magazines, j'ai trouvé d'autres maisons colorées :
Je les découpe sans noter le lieu dont il s'agit (si vous êtes curieux et disposez de temps, une recherche sur Internet devrait vous permettre de les localiser), le but étant d'imprégner ma rétine (et mon cerveau sans doute) de couleurs, d'impressions, un peu à l'image du mur d'inspiration des stylistes. Sauf que je n'ai pas de mur !
Mais cela me donne envie d'être attentive aux façades lors de mes prochaines ballades cyclistes, et de les fixer sur pellicule.
Je suis allée chercher dans notre stock de photos pour trouver au moins une photo pour illustrer cet article.
La ville de Lyon présente des couleurs moins "flaschies"
Prise de vue du 18/02/2014
Prise de vue du 18 /04/2015 (sans filtre)
Donner des couleurs à la grisaille urbaine est l'objectif d'un nouvel art (le yarn bombing ou knit graffiti, né en 2005 à Houston) qui habille de tricot le mobilier urbain (pont, banc, lampadaire, statue ...).
Ce week-end, c'est la station de métro des Lilas qui est décorée de la sorte (information du Parisien du 2/05/2015).
Merci à Christiane qui nous avait fait ce petit clin d’œil en août 2014, ce qui donne une petite idée de ce qu'est cette pratique.
 
  Si Michel Pastoureau, historien anthropologue, spécialiste des couleurs, nous invite à apprendre à penser en couleurs, pour voir le monde autrement, de mon côté, je vous invite à HISSER LES COULEURS

samedi 7 mars 2015

Porte-clé pompon

Pour réaliser ce porte-clé, il vous faut : 
 
Le rond de carton mesure 3 cm de diamètre, le trou est de 1 cm.
Contrairement au pompon que j'ai présenté dans le premier article de ce blog, les cercles de carton ne sont pas fendus, j'utilise des aiguillées de fil.
Lorsque le trou est plein,
coupez la laine en introduisant une paire de ciseaux entre les 2 cartons.
 Enfilez un brin de laine dans le porte-clé,
 
puis enroulez-le entre les deux disques de carton

Il n'y a plus qu'à retirer le carton 
(délicatement pour pouvoir le réutiliser)

J'ai réalisé ce porte-clé au profit de 
qui réalise les rêves des enfants et adolescents malades, 
atteints de cancer , de leucémie ou de maladies génétiques.

Mais je n'ai pas travaillé toute seule. Merci à Corinne, Rézika, Laurence, Shirley, Laura, Sylvie, Fatimé, Ambre, Aise, Flore, Magalie et Corinne qui se sont investies à mes côtés. 

mercredi 14 janvier 2015

JE SUIS CHARLIE


Mercredi 11 janvier, j'ai eu la sensation que les ténèbres,  

qui recouvrent déjà de trop nombreuses contrées  s'abattaient sur  la France. 

Deux mots me sont alors venus à l'esprit : lumière et obscurantisme. Il ne me restait plus qu'à mettre en œuvre mon esprit critique (dont l'origine grecque signifie "qui discerne") : "attitude mentale, méthodique, qui consiste à n'accepter aucune proposition pour vraie sans l'avoir analysée, [  ] à examiner attentivement les choses avant de porter un jugement." (Jacques CHOQUE dans DOC'DOMICILE n°25). Mon expérience professionnelle m' appris qu'il est nécessaire aussi de vérifier le sens des mots employés pour ne pas faire de contre-sens. Par ailleurs, la précipitation peut être mauvaise conseillère. Bref, j'ai consulté, non pas les oracles, mais des sources sûres.

Premier réflexe : Internet pour vérifier si "Siècle des Lumières" n'était pas un mirage de mon esprit. J'ai été vite rassurée par le site de la NF (Bibliothèque Nationale de France). Puis je suis revenue au papier. 

Le volume "Les hommes et leur histoire" de THEMA - encyclopédie Larousse (édition 1994) nous renseigne ainsi : 
"Vers 1760, triomphe en France et en Europe la "philosophie des Lumières". Les "philosophes" s'expriment par des pamphlets, des lettres, des dictionnaires, des romans, des poèmes, des pièces de théâtre, des exposés de systèmes et une œuvre phare : l'Encyclopédie.
"Aie le courage de te servir de ton propre entendement. Voilà la devise des Lumières" : c'est ainsi qu'en 1784 Kant définit l'esprit des Lumières. La revendication d'autonomie intellectuelle est en effet la première caractéristique de ce siècle. Elle a son origine dans la confiance en la raison humaine et implique le rejet des autorités intellectuelles et morales. L'esprit critique s'exerce d'abord contre les religions [superstitions inventées par les prêtres pour assurer leur pouvoir] et les dogmes. Mais les grands systèmes élaborés au siècle précédent sont aussi contestés. La raison doit libérer les esprits des superstitions et pour cela l'éducation à un rôle fondamental à jouer. "La vérité est simple et peut toujours être mise à la portée de tout le monde", écrit d'Alembert. D'où le projet d'une encyclopédie des connaissances humaines, chargée de diffuser largement le savoir. Cette diffusion du savoir suppose bien sûr la liberté d'expression et la tolérance. Elle doit permettre aux hommes d'accéder au bonheur.
Or, ce bonheur suppose aussi la liberté politique. L'organisation politique doit respecter les droits naturels de l'homme.  Mais, sur ce  point, les clivages sont particulièrement importants entre ceux qui font confiance aux despotes qui seraient capables d'imposer autoritairement les réformes, et ceux qui ne voient de légitimité que dans la souveraineté populaire.
(Les phrases soulignées l'ont été par choix personnel.)

Je vous invite à approfondir cette synthèse en consultant le site de la Bibliothèque Nationale de France 
(cela m'évitera de le piller).

Dans le Grand Larousse en 5 volumes (édition de 1991), je lis : 
"OBSCURANTISME : Opposition à la diffusion de l'instruction, de la culture, au progrès des sciences, à la raison, en particulier dans le peuple"

Merci à Justine et Zaïneb qui, dans le cadre d'un travail de réalisation d"une affiche pour représenter la tolérance, ont déniché cette citation de Gandhi :
 
La règle d’or de la conduite est la tolérance mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon, nous ne verrons qu’une partie de la vérité et sous des angles différents.

Pour décortiquer les évènements de ces derniers jours, à chacun sa méthode :
- s'abreuver des informations télévisuelles jusqu'à plus soif : pas la meilleure façon à mon sens d'aiguiser son esprit critique
- lire les hebdomadaires et mensuels qui ne manqueront pas dans les jours à venir de produire des dossiers très documentés, mais pas toujours d'accès facile, en particulier lorsque la lecture rebute un peu
- télécharger sur PLAYBAC PRESSE 3 quotidiens à lire en 10 minutes : l'essentiel y ait, expliqué de manière très simple
   
Charlie HebdoCharlie HebdoCharlie Hebdo

Parce que "la seule chose dont nous devons avoir peur, c’est de la peur-elle même", je fais confiance aux Français et à la République pour que l'esprit des lumières continue à nous éclairer.

Pour ma part, j'adhère à deux propositions que j'ai glanées au fil de mes recherches :

- Le mouvement "Les cites d'or" nous invite à réinventer l'éducation populaire pour "réarmer les citoyens, notamment les plus jeunes, face aux propagandes de toutes natures qui fleurissent aujourd’hui.".

- Aide et Action nous rappelle que "l’éducation favorise le développement humain et donne à chacun le pouvoir de faire des choix, [que] c’est l’outil le plus puissant vers l’émancipation". 

Et pour finir, 2 films à (re)voir absolument : "Sur le chemin de l'école" et "Timbuktu".

jeudi 1 janvier 2015

Carla kiki la cocotte




 Souvenez-vous : vendredi 23 août 2013 je vous ai présenté KIKI LA COCOTTE qui pris ensuite chair

 puis s'est démultipliée et envolée
Quelle surprise hier soir : elle s'est invitée au spectacle de
 
Au passage, son nom s'est allongé et elle a deux admirateurs. Et quels admirateurs ! Vite, vite, écoutez l'histoire de Clara kiki la cocotte (en cliquant sur le mots écrits en beige)

Un régal  : que du beau pour les oreilles, ce qui m'a invité à me replonger dans leur discographie.

Télérama du 27 décembre 2012 présente ainsi ce groupe : "Ces " trois petits frères des frères Jacques" s'amusent avec la chanson française pour mieux lui rendre hommage. Une prestation jubilatoire où s'entrecroisent sketchs et mélodies originales. Et aussi des parodies particulièrement réjouissantes. Que du bonheur" 

Youtube vous permettra de visionner certaines de leurs chansons. Moi, j'aime beaucoup le moteur à explosion sorti en 1990 (à cette époque, ils étaient quatre larrons).

Nous n'avions pas suivi ce groupe depuis quelques années, aussi le spectacle de hier soir nous était-il totalement nouveau. Mention spéciale au numéro du ventriloque. Celui mis en ligne sur le site Youhumour présente quelques variantes.

Le sens du BEAU

J'ai lu en début d'année 2014 "Pensées en chemin" dans lequel Axel Khan relate son périple qui l'a mené des Ardennes au pays Basque de mai à août 2013. Après une vie professionnelle consacrée à la recherche génétique, doublée d'un engagement politique auprès des socialistes, il a souhaité renouer avec sa passion de la randonnée pédestre, qui lui permet de s'immerger dans la nature ("terre, ciel, champs, bois, vaux, cols et cimes, mais aussi choses et êtres" p. 23) qui lui est si chère. Son parcours de plus de 1600 km fut largement médiatisé, en particulier pour favoriser les rencontres où il a pu partager ses impressions avec les habitants sur la situation économique des territoires traversés. 
Mais il indique que ce projet était destiné avant tout à "faire ressortir tout ce qui dans le monde peut engendrer une émotion esthétique. Non pas comme une parenthèse hors du temps, mais comme un élément lui aussi essentiel d'une vie proprement humaine"(p.27)
Axel Khan s'est "intéressé depuis longtemps à la place occupée par la perception du beau dans l'édification de l'humanité [  ] et y [a] consacré un chapitre dans [l']ouvrage L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT"(p.24) (que j'ai lu avant d'écrire cet article,qui était en gestation depuis de longs mois). Il y démontre la probabilité "que la capacité à ressentir le beau, inductrice de celle à le créer, ait joué un rôle essentiel tout à la fois dans la socialisation des humains et dans l'accroissement de leurs capacités cognitives, deux processus liés." (p. 25)
Selon Axel Khan, est beau ce qui "provoque une émotion agréable, du plaisir, un sentiment de bonheur, sans lien direct avec une quelconque fonction d'utilité, et sans qu'il soit nécessaire d'en donner une explication rationnelle." "Est beau ce qui est vu comme tel par un être capable de ressentir une émotion esthétique."(p.134, L'HOMME, CE ROSEAU PENSANT)

La lecture de "Pensées en chemin" m'a procuré beaucoup de plaisir (même s'il a été un moment obscurci pour des raisons que j'espère prendre le temps d'évoquer un jour ici - cela tombe bien, cette période de l'année est propice aux bonnes résolutions !). Entre autre parce que son auteur a mis des mots savants sur quelque chose que je ressens souvent et qui est un moteur primordial pour mon bien-être : ressentir la BEAUTÉ des choses, des êtres, des situations .

Je me sens de moins en moins en phase avec "une civilisation moderne, focalisée sur des objectifs presque exclusivement matériels et quantitatifs, [  ] des sociétés [  ] d'une remarquable tolérance à la laideur si elle apparaît source de rentabilité, ou [qui ramènent] le beau à "ce qui le vaut bien"".(p. 26)


 Aussi je cherche à côtoyer le plus souvent possible le BEAU, qui peut se cacher dans 
la nature
 (avaler les kilomètres au rythme lent de la bicyclette me procure ce plaisir)
Le col du Sabot - Isère - 19 juillet 2012
 dans les réalisations de l'homme

Retable de Fromentière (51)
mais aussi dans l'infiniment petit, n'ayant peu d'intérêt pour qui ne sait pas s'émerveiller facilement.
Une aubaine : des tissus à 3 € le mètre, même si mes armoires débordent !
Parfois, l’émotion ressentie est tellement forte qu'elle me submerge, me transformant en fontaine intarissable. Comme en 1986 au Zénith de Paris, lorsque j'ai assisté au spectacle "Lily passion" écrit et chanté par Barbara, à laquelle Gérard Depardieu donne la réplique. 
 
Ou encore en 2000, à la Cité bleue des arts de Rochefort en Terre, devant les tableaux de Caroline Roussel, peintre brodeur au point de Beauvais.
La route de la soie - 1994

Très récemment, l'émotion m'a envahie à l'écoute de Jules, qui concourrait le 27 décembre parmi les Prodiges du Classique sur France2 (vous pouvez l'écouter dès la 7ème minute de l'émission)

Bien sûr, ce que je qualifie de beau n'est pas perçu automatiquement de cette manière par mon voisin, et vice-versa.

Pour clore cette année, je me permets de vous faire partager les émotions ressenties durant un périple qui m'a conduit sur les routes de France l'été dernier (quelques intrus se sont glissés avec malice...)

Le diaporama défile au son de la pièce VII "Tambourins I et II" de la symphonie de danse "LES ÉLÉMENTS" créée par Jean-Féry Rebel en 1737 à l'Académie Royale.

samedi 15 novembre 2014

Comment dire ....

"DO IT YOURSELF" 

"Faites-le vous-même" en français.  
Alors pourquoi le dire en anglais ?

Voilà une manière de dire qui m'agace au plus haut point. La dernière fois que j'ai lu cette expression (Le Parisien du 27 octobre), j'ai attrapé un coup de sang que j'ai pensé vous faire partager. Puis le temps a passé car il fallait bien que je me documente pour argumenter mon coup de gueule. Qui s'est quelque peu dilué .....

Mais qu'est-ce qui me dérange le plus : l'anglicisme ou la redécouverte d'une pratique qui a toujours existé ? 

En ce qui concerne l'anglicisme (incorporations de mots anglo-américains dans le vocabulaire français), j'ai consulté deux sites : celui de l'académie française qui est une mine d'information (qui devrait plaire à l'ami Mickaël) et VR2, organisme de formation dont le dossier "Les anglicismes, pas toujours cool ..." (extraits écrits en vert).

L'emprunt à l’anglais est un phénomène ancien. Certains mots font partie du vocabulaire d'usage courant, parfois depuis longtemps. Pickpocket a été introduit entre 1700 et 1800, show entre 1920 et 1940. (pour lire d'autres exemples cliquer ici Le texte écrit en bleu en est extrait). Que ferions-nous sans match de football et week-end ? Je n'aurais pas pensé que les mots "autocar" et "audit" étaient d’origine anglaise. Et tous les autres... mais pas tant que cela. 
Un Dictionnaire des anglicismes de 1990 en enregistre moins de 3000, dont près de la moitié sont d’ores et déjà vieillis. Les anglicismes d’usage, donc, représenteraient environ 2,5 % du vocabulaire courant qui comprend 60 000 mots. [   ]Si l’on considère les fréquences d’emploi de ces anglicismes, on constate que beaucoup appartiennent à des domaines spécialisés ou semi-spécialisés et sont donc assez peu fréquents dans la langue courante.
Dans l’édition en cours du Dictionnaire de l’Académie française, sur un total actuel de 38897 mots répertoriés, 686 sont d’origine anglaise (soit 1,76 %), dont 51 anglo-américains seulement. À titre de comparaisons, on trouve 753 mots d’origine italienne (soit 1,93 %), 253 mots venus de l’espagnol (0,65 %) et 224 de l’arabe (0,58 %). Pour affiner encore les statistiques, disons que 48 mots proviennent du russe, 87 du néerlandais, 41 du persan, 26 du japonais et 31 du tupi-guarani ! Sur l’ensemble des mots d’origine étrangère répertoriés dans le Dictionnaire de l’Académie, l’anglais ne représente donc que 25,18 % des importations, et est devancé par l’italien, qui vient en tête avec 27,42 %.
Mais tout est relatif. Ces chiffres indiquent qu'il est excessif de parler d’une invasion de la langue française par les mots anglais.Mais le vocabulaire actif est beaucoup plus restreint  (le nombre de mots dont on use spontanément varie selon l'âge et le milieu social). Vu sous cet angle, le pourcentage de mots d'origine anglaise serait peut-être plus grand.

Il n'en reste pas moins que les emprunts à la langue anglaise ont connu une accélération depuis une cinquantaine d’années. Cela tient au fait que l’anglais est aussi la langue de la première puissance économique, politique et militaire, et l’instrument de communication de larges domaines spécialisés des sciences et des techniques, de l’économie et des finances, du sport, etc. À cela s’ajoute que l’on concède généralement à l’anglais une concision expressive et imagée qui, si elle peut nuire parfois à la précision (surtout dans l’anglo-américain très pauvre qui sert ordinairement de langue internationale commune), s’accorde au rythme précipité de la vie moderne. 
Par ailleurs, les nouvelles technologies y [ont contribué] pour beaucoup, l'informatique en tête, depuis pas mal d'années. Sur ce dernier chapitre, des termes très techniques, souvent liés à la programmation, sont en anglais et doivent nécessairement le rester pour des raisons de compatibilité et de standards fonctionnels. Certains milieux, comme le spectacle ou le commerce, usent et abusent des anglicismes. A se demander s'il ne s'agit pas de créer un flou supplémentaire favorable au conditionnement des esprits, entre autres choses en créant des castes-cibles, protégées des contre-mesures par la barrière de la langue.

L'usage des anglicismes est-il utile ou non?
Certains emprunts contribuent à la vie de la langue, quand le français n’a pas d’équivalent tout prêt ni les moyens d’en fabriquer un qui soit commode, quand ils répondent à un besoin, et quand leur sens est tout à fait clair. 
D’autres sont nuisibles, quand ils sont dus à une recherche de la facilité qui ne fait qu’introduire la confusion : on emploie un anglicisme vague pour ne pas se donner la peine de chercher le terme français existant parmi plusieurs synonymes ou quasi-synonymes. Moyennant un minimum d'attention, ils sont assez facilement remplaçables. La rubrique "Dire, ne pas dire" peut y aider.
D’autres enfin sont inutiles ou évitables, comme la plupart de ceux qui relèvent d’une mode, [ ]qui permettent de se distinguer, de paraître très au fait, comme s'il était ringard de nommer et décrire les choses et produits dans une autre langue que l'anglais alors que le français dispose déjà de termes équivalents. 

Pour lutter contre les usages et limiter les risques de disparition de la langue française que certains voient se dessiner sous la pression anglo-américaine, la France s'est dotée depuis 1994 d'une loi visant à « assurer la primauté de l'usage de termes francophones traditionnels face aux anglicismes ».

VR2 voit d'autres risques dans l'usage abusif de mots anglo-américains, en dehors d'échanges linguistiques légitimes. Nous nous efforçons de traduire et le processus (mot français d'origine latine et signifiant « progrès, progression ») n'est plus celui du rapport entre l'idée et l'expression. Dans de tels cas, la référence linguistique est déportée, le contenu y perd, sacrifié à un étalonnage hors-culture. On ne pense même plus en français...
Sommes-nous seulement capables d'une traduction spontanée de tous les anglicismes que nous utilisons ? Si non, est-il bien sain d'user de termes dont la signification nous est toute relative voire franchement absconse ? Et si oui, à quoi bon des termes de remplacement, souvent plus imprécis que l'expression française ?
Il n'empêche que nos habitudes ne sont pas sans conséquences, à différents degrés et niveaux, linguistique, culturel et cognitif. Les mots sont le chemin d'accès à notre pensée et le moyen par lequel elle s'exprime. Notre façon de s'exprimer a des conséquences sur notre mode de pensée.

Rédiger ce texte m'a permis d'y voir plus clair dans mon ressenti : je suis contre les anglicismes qui relèvent d’une mode, [ ]qui permettent de se distinguer, de paraître très au fait, comme s'il était ringard de nommer et décrire les choses et produits dans une autre langue que l'anglais alors que le français dispose déjà de termes équivalents. Par ailleurs, j'ai constaté à maintes reprises que le moindre petit effort semble sur-humain, que la facilité est recherchée en toute circonstance, surtout s'il faut réfléchir.

L'article qui m'a mise en colère présente différents ateliers qui "permettent aux apprentis bricoleurs de trouver espace, outils et conseils pour se lancer" dans la réparation et la création,nommées donc "Do it yourself". Un petit entrefilet nous indique que ce "mouvement a émergé dans les années 1970 comme un refus de la société de consommation." On ne nous dit pas où : les Etats-Unis je suppose. Aujourd'hui, "la surconsommation et le tout jetable sont passés de mode, on conserve et répare de plus en plus nos biens, parce que c'est plus économique". Il y a certainement aussi l'effet de préservation de l'environnement qui joue. Quand à la consommation, elle n'a pas disparue puisque le "faire soi-même" est devenu "un marché avec ses magasins, ses livres, ses émissions de télévision", ses sites Internet. 
Mais je me permet de rappeler à tous ces nouveaux bricoleurs du dimanche qu'ils n'ont rien inventé : bricoler de la sorte a toujours existé. Simplement cela n'avait pas pignon sur rue. Faire de ses mains redevient à la mode alors que nous venons de traverser une période où les travaux manuels furent mis à l'index et dévalorisés. Je pense personnellement que l'Education Nationale n'y est pas étrangère. Peut-être faut-il y voir aussi une redécouverte par les habitants de la ville d'un mode de vie que la campagne a peut-être plus facilement conservé ?

Reconnaissons aussi que nous entrons dans une nouvelle ère : le modèle consumériste a vécu. Les initiatives locales pour inventer un nouveau modèle sont foison ( "Carnet de campagne" à 12h30 sur France-Inter rend compte du phénomène), mais nos politiques font du sur-place sur la question. Ils sont encore à nous parler de crise (plus ou moins forte depuis ... 1974) alors qu'il faut faire le deuil de ce qui a été et ne sera plus, accepter et s'adapter à la nouvelle situation, c'est-à-dire repenser le travail. Nous en sommes loin !

Ma colère était retombée, mais j'ai "tiqué" à la lecture d'un petit entre-filet dans le dernier livre que je viens de m'offrir
Ce livre retrace l'évolution de la place faite à la femme dans la société française de 1919 à 1989 à travers le prisme de la revue MODES ET TRAVAUX. Page 53, je lis : "Dès 1922, soit trois ans à peine après sa création, Modes et Travaux féminins propose à ses lectrices de "recycler déco" en s'adonnant à la confection de fleurs avec des coquillages ramenés d'escapades balnéaires (prisées à l'époque) ou à celle d'un abat-jour plissé. En période de crise, le périodique des Boucherit [propriétaires et concepteurs du magazine) donne le ton avec le do it yourself : aide-toi et Modes et Travaux t'aidera !"
GRRRRR.............. pour le vocabulaire employé, mais voilà bien la preuve que ce n'est pas nouveau. De nombreuses revues passées et actuelles sont le vecteur du "faire soi-même".
Et oui, n'en déplaise à certains, il y en a encore qui lise à l'heure du numérique. C'est vrai que la presse papier coûte cher, mais au moins je sais où va mon argent. Alors que quand je furète sur Internet, cela rapporte à quelqu'un mais je ne sais pas à qui !

Bon, je critique, je me moque, mais moi aussi je récupère : le tissu utilisé pour réaliser ce porte-feuille provient d'une robe cousue en 1991








dimanche 14 septembre 2014

Aller à l'école

Alors que la rentrée scolaire est derrière nous, qu'enfants et adultes ont pris leurs marques, que les nouveaux rythmes se mettent tant bien que mal en place, je vous présente un film et un livre qui m'ont enchantée.

SUR LE CHEMIN DE L'ECOLE

peut nous aider à remettre à leur juste place nos préoccupations occidentales, qui sont à la hauteur des progrès et des maux de la modernité des pays développés. Loin des querelles liées à l'organisation des nouveaux rythmes scolaires pour favoriser les temps d'apprentissage, du gouffre entre les intentions de la réforme et la réalité sur le terrain, loin d'un monde mené par le bout du nez par le dieu "COMMUNICATION" (un bon exemple avec l'auto-promotion du site de l'Education Nationale), il y a des enfants qui se mettent en danger et qui produisent des efforts immenses pour se rendre à l'école et qui en sont HEUREUX : leurs sourires ne trompent pas.

Dans le film (sorti en septembre 2013 - César du meilleur film documentaire en 2014) nous accompagnons Samuel, Zahira, Jackson et Carlito (de gauche à droite sur l'affiche). Marie-Claire Javoy, coscénariste du film, a élargi dans le livre la présentation à Katia, Trévor et Ayi.
 
Samuel, Carlito, Ayi et Jackson prennent le chemin quotidiennement, Zahira, Katia et Trévor sont en pension. Le trajet est plus ou moins long, parcouru le plus souvent à pied, sur des chemins chaotiques. Les distances se mesurent en kilomètres, le temps passé à les parcourir ne se compte pas en minutes, mais en heures ou en jours !

Les paysages (région australe de Patagonie en Argentine, montagnes de la province du Shaanxi en Chine, plateau de Laikipia au Kenya, Haut-Atlas au Maroc, péninsule de Taimyr à l'extrême nord de la Sibérie occidentale, Outback en Australie profonde) sont majestueux et magnifiques (il faut voir le film au moins pour cette raison). 

Mais ils peuvent être aussi arides et hostiles. Ainsi Trévor vit "sur une exploitation agricole grande comme un département français. Ses plus proches voisins se trouvent à 70 kms de piste. Son école est à 700 kms."
"L'école d'Ayi est arrimée au sommet d'une montagne à 2800 m d'altitude", alors qu'Ayi habite dans le creux de la vallée. Le peuple nomade des Dolgan, auquel appartient Katia, se déplace sur la toundra où la température descend en-dessous des -40°. Jackson et sa petite sœur doivent être vigilants et prévoyants pour éviter de croiser en chemin des éléphants, Ayi doit affronter les macaques qui essaient de lui voler son sac à dos, et finissent par lui lancer des cailloux. Quand à Samuel, son fauteuil roulant bricolé à partir de vieilles roues et d'une chaise de jardin en plastique, a bien du mal à franchir les obstacles ensablés d'un village côtier dans le Sud-Est de l'Inde.

"Sur le chemin de l'école" nous fait partager aussi le quotidien de ces enfants et leurs familles. Une mention spéciale à Gabriel, petit frère de Samuel, "la joie de vivre incarnée".

Alors, oui, vouloir comparer le chemin que parcourent ces enfants avec celui que parcourent les enfants sur le sol français est peut-être hasardeux ... Mais voir ces enfants mettrent autant d'entrain et de vigueur pour aller à l'école m'a rappelé combien il faut relativiser les soucis croisés au quotidien. 

Et puis, quel sens a aujourd'hui l'école dans notre société ? Quel rôle lui donnons-nous ? Pour ces enfants qui font preuve de courage et leurs parents qui font des sacrifices, l'école sert à apprendre "leur esprit à raisonner, pour comprendre le monde, acquérir une largeur de vue et cultiver [leurs] talents". Le but ultime étant d'accéder à des conditions de vie meilleures. Même si, comme la "brigade" de Katia, qui regroupe 4 foyers, tous savent que l'instruction peut faire perdre leurs racines aux enfants, en les éloignant de leurs coutumes et traditions.

Le film, à voir en famille, est un plaisir pour les yeux. Le livre, qui le retranscrit fidèlement (un support intéressant d'ailleurs pour illustrer ce qu'est une description) , apporte d'autres éléments de compréhension, en particulier l'état d'esprit des adultes qui font le choix d'instruire leurs enfants.

dimanche 3 août 2014

Poupée porte-bonheur

FOURNITURES :
de la laine
un support rigide : boîte, livre
Pour former le corps et la tête, 
enrouler la laine autour de la longueur du support
Le nombre de tours est fonction de la taille du support
et de la grosseur de laine (entre 20 et 30)

Couper la laine
Faire glisser la laine hors du support
Passer un fil d'une vingtaine de cm à une extrémité de l'écheveau. Nouer
Couper l'autre extrémité de l'écheveau
Attacher l'écheveau à environ 2 cm de l’extrémité nouée. 
La tête est ainsi formée
Pour former les bras, 
enrouler la laine autour de la largeur du support

Retirer l'écheveau du support
Attacher l'écheveau à environ 1cm de chaque extrémité
Couper les fils aux extrémités


Égaliser les extrémités
Ouvrir le corps de la poupée en deux
Y glisser les bras
Attacher sous les bras
Égaliser le bas
Vous pouvez aussi nouer les jambes
Ces deux poupées ont été réalisées avec le même support
La poupée bleu a été réalisée avec le livre,
la plus petite poupée avec la boîte d'allumette
Avec Juliette, nous avons fabriquée une ribambelle de poupées

J'ai souvent confectionné ces poupées, mais je ne savais pas qu'elles ont été utilisées comme porte-bonheur durant la première guerre mondiale. Je l'ai découvert grâce à un petit entrefilet dans mon journal, où était présenté un atelier proposé aux enfants au Musée de la Grande Guerre de Meaux (où j'ai acheté cette carte postale)




En 1918, les périls que court la population civile semblent s'accroître: les bombardiers allemands - les fameux "gothas" - lâchent leurs bombes sur Paris. Le 30 janvier, 45 parisiens seront tués lors d'un raid. Le 29 mai de la même année, un canon allemand de 420mm tire depuis la forêt de Saint-Gobain sur la capitale, occasionnant la mort de 88 personnes et faisant autant de blessés. Paris semble pris dans les mâchoires d'un étau, entre artillerie à grande distance et bombardements stratégiques.
En cette année 1918, on fredonne La vraie histoire de Nénette et Rintintin, qui conte l'histoire d'un couple d'amoureux parisiens qui échappa aux bombes d'un gotha...
Réalisées à peu de frais, ces deux poupées de laine à l'aspect enfantin, réunies par un cordon aux allures de chapelet, devinrent un porte-bonheur à offrir au bien-aimé, au civil comme au soldat, dans le but de le protéger contre les bombes. Comme pour mieux défier "chagrin, cafard, gotha, gothon", les fétiches "chassent de votre chemin le danger qui rôde alentours!".
On les retrouve dans les revues illustrées de l'époque ( Fantasio, La Baïonnette) et sur quelques séries de cartes postales. Les dessinateurs les déclinent en Alsaciens ou même en couples italiano ou américano-français, parce que les porte-bonheur doivent profiter aussi aux alliés.
Modestes et puérils, Nénette et Rintintin nous font aujourd'hui sourire. Mais dans une guerre qui durait depuis 4 ans, et alors que la grippe espagnole frappait, ces objets de superstition avaient une justification. Ils relevaient non pas de la propagande, même s'ils y participaient, mais d'une culture de guerre nécessaire pour endurer les souffrances quotidiennes. S'il était alors recommandé aux Français de rester "unis comme Nénette et Rintintin", chacun était désormais avide de s'évader du monde guerrier pour aspirer à la paix et croire en l'avenir.
Ce texte est extrait de http://www.historial.org

Mais revenons au temps présent :
Deux poupées porte-bonheur sont parties sur les routes de France.